Depuis février de cette année, Tamara Chernoukha, née en 1963, résidente de Tchernomorské (Ak-Sheikh) en Crimée, est détenue. Elle a travaillé pendant de nombreuses années comme ambulancière dans ce village.
Le 5 février, Mme Chernoukha a été arrêtée secrètement à Tchernomorské par des représentants du « Service fédéral de sécurité » (FSB) pour des accusations présumées de « haute trahison ». Son lieu de détention exact reste inconnu à ce jour.
Les proches et collègues de Tamara Chernoukha, ignorant son arrestation, se sont inquiétés de son sort. Ils ont contacté la « police » locale pour qu’elle vérifie son domicile. Cependant, au cours de cette « inspection », la « police » a reçu un appel de la « direction » lui ordonnant de cesser les recherches.
Par la suite, en réponse à de nombreuses demandes adressées à la « procureure », à la « police » et au FSB, les proches ont reçu des réponses standard indiquant une prétendue « absence » de Mme Chernoukha dans les lieux de détention de Crimée et l’« absence de toute procédure pénale ».
Dans le même temps, par l’intermédiaire des collègues de Tamara Chernoukha, sa famille a reçu de manière officieuse des informations indiquant qu’elle se trouvait en « centre de détention provisoire », accusée de « haute trahison ». Des informations similaires ont été transmises discrètement par la « police » aux voisins de la détenue ainsi qu’à d’autres habitants du village – des éléments confirmés par des témoignages.
Tamara Chernoukha souffre de graves problèmes de santé, et sa détention dans un « centre de détention provisoire », sans possibilité pour ses proches de lui faire parvenir nourriture ou médicaments, constitue une menace directe pour sa vie et sa santé, et s’apparente à un acte de torture.
La répression visant Mme Chernoukha présente tous les éléments d’une disparition forcée et constitue une violation grave de la quatrième Convention de Genève. Ces faits ont déjà été signalés à plusieurs organes compétents des Nations Unies, de l’OSCE, au Comité international de la Croix-Rouge ainsi qu’au Médiateur de l’Ukraine.
Ce cas a été abordé à plusieurs reprises lors d’événements organisés par le Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l’Homme de l’OSCE. Malgré les appels répétés en faveur d’informations immédiates sur l’état de santé et la localisation de Tamara Chernoukha, sa disparition forcée se poursuit, ce qui exige une action renforcée de la part des organisations internationales et des défenseurs des droits humains.

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