Comme rapporté le 10 juin par le « Crimean Human Rights Group », la « cour suprême » criminelle de Crimée occupée a « condamné » deux prisonniers de guerre ukrainiens, le capitaine-lieutenant Vasyl Dmytruk et le maître principal Ivan Tereshenko, à 17 ans de prison pour « détournement de navire » et « enlèvement d’une personne ».
Le 16 mai 2022, tous deux ont été faits prisonniers par les Russes après avoir quitté l’« Azovstal » sur ordre de leur commandant. On sait que les occupants ont envoyé Tereshenko d’abord à Olenivka, puis à Gorlovka, dans le Donbass occupé, et de là, il a été transféré à la « prison de détention provisoire n° 2 » à Simferopol. En Crimée, il s’y trouvait au moins depuis le 31 août 2023.
Cette « condamnation » draconienne des occupants est liée à la détention, en mars 2018, par les gardes-frontières ukrainiens du navire de Kertch « Nord » et à sa remise à Berdyansk. Rappelons qu’après la détention du « Nord », les occupants ont saisi plusieurs navires de pêche de l’Ukraine continentale et leurs équipages, exigeant un « échange » et utilisant les membres d’équipage comme otages.
Ces détentions sont devenues la base de procédures internationales contre la Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme et le Comité des droits de l’homme des Nations unies, ainsi que de procédures judiciaires en Ukraine, concernant la non-reconnaissance, par le Ministère de la Réintégration, des pêcheurs enlevés comme otages du Kremlin (affaire 420/7376/20) et concernant la coopération illégale de l’Agence nationale de la pêche avec les occupants (affaire 420/8381/20).
Comme on le sait, dans ces deux affaires où le plaignant, le Syndicat maritime indépendant ukrainien, était représenté par l’expert de l’ARC Borys Babin, les tribunaux ont finalement reconnu des violations. En outre, après plusieurs années de procédures, en mai 2024, une commission spéciale interministérielle du Ministère de la Réintégration, avec l’assistance juridique du syndicat et du professeur Babin, a reconnu les membres d’équipage du « YAMK-0041 » d’Ochakov comme otages des occupants.
À l’heure actuelle, il n’y a aucune information sur la poursuite de l’enquête concernant les circonstances et les conséquences de la coopération des fonctionnaires de l’Agence nationale des pêches avec l’agresseur en ce qui concerne la pêche en mer d’Azov de 2014 à 2021.